Depuis 2010, Yannick Champ est co-gérant du Domaine Prieuré Roch. Parisien d'origine, il rencontre Henry Frédéric Roch en 2003 et abandonne des études de médecine pour devenir vigneron. Auprès d'Henry il s'initie aux méthodes de culture et de vinification naturelles tout en effectuant un master spécialisé Vigne et Terroir à Dijon. Il porte aujourd'hui, avec Henry, l'esprit et la renommée du Domaine Prieuré Roch. Le millésime 2014 est un millésime à multiples facettes : on a commencé la saison avec des conditions incroyablement saines, je crois qu’historiquement depuis trente ans on avait pas vu ça en côte de nuit : aucune pression de maladie, pas d’oïdium pas de mildiou, et ça a été parfait jusqu’au 28 juin où on a eu une grosse grêle, assez historique également sur la côte puisque régulièrement la côte est balayée par des grêles axées en est-ouest qui touchent un ou deux vignobles sur la côte, et là on a pris une grêle qui est remontée sur l’axe sud-nord, donc énormément d’appellations ont été touchées et à divers degrés. Comme malheureusement ces dernières années la côte de Beaune a été un peu plus touchée que la côte de Nuit, nous on a été touchés sur Ladoix en côte de Beaune et un peu sur Vosne Romanée et le clos Vougeot. Donc suite à cette grêle du 28 juin, les conditions météorologiques se sont assez fortement dégradées et on a eut un mois de juillet qui nous a beaucoup inquiétés. On avait certes une sortie de raisin assez généreuse en ce début de millésime, donc malgré les pertes essuyées avec la grêle on pouvait encore imaginer faire une belle récolte, mais c’est vrai que ce mois de juillet extrêmement pluvieux nous a fait craindre le pire puisque juste après la grêle on a besoin de conditions ensoleillées pour que les plaies de grêle sèchent, et là on avait tout l’inverse. Heureusement on a eut une fin août et un septembre absolument merveilleux et on a pu faire les vendanges dans des conditions optimales, presque même un peu chaudes. Mais au final on a un volume quasi historique pour le Domaine Prieuré Roch, puisque depuis la création du domaine on est environs à vingt cinq hectolitres hectare, et là on est au dessus de trente hectolitres hectare, donc c’est vraiment un millésime très généreux pour nous. Et on était contents d’avoir ce millésime là puisque faisant suite à 2010 2011 2012 et 2013 qui étaient quand même quatre millésimes à quantité décroissante, on avait besoin de faire un joli volume et 2014 nous l’a donné. Alors le volume c’est intéressant mais ce n’est intéressant qu’avec de la qualité en face et le millésime 2014 nous a réservé de très belles surprises. Dès les premiers raisins encuvés on a pu voir des couleurs qui sortaient et qui étaient assez exceptionnelles, un équilibre vraiment magique entre l’acidité, les sucres, donc c’est un millésime qui nous laisse espérer beaucoup de choses, moi je suis très content et très confiant pour ce millésime, certes c’est encore un petit peu tôt pour en parler puisqu’on a entonné tout ces vins au mois de novembre, donc ils sont en futs maintenant pour deux ans, on mettra la récolte en bouteille aux environs de l’été 2016, donc il reste encore beaucoup de travail, mais c’est un millésime qui nous laisse espérer de très belles choses. Je me méfie beaucoup des pronostiques puisqu’une fois encore les vins sont des bébés à l’heure où nous en parlons, mais c’est vrai qu’on avait des vins extrêmement fruités, une trame tannique pas du tout dérangeante, donc vraiment des vins qu’on avait presque envie de boire dès maintenant. On a effectivement quelques parcelles qui se sont extrêmement bien comportées cette année, sur des situations très diverses : le clos de Bèze, on sait de quoi cette vigne est capable, mais c’est vrai que sur ce millésime elle a été encore plus incroyable avec des raisins mirandés qui étaient absolument magnifiques et un peu plus de quantité que d’habitude, ce qui est une excellente nouvelle. Après, à l’opposer du clos de Bèze, sur le Gamay, on a eut une surprise incroyable parce que c’est une parcelle qu’au mois de juillet et au mois d’août je n’étais pas sûr de vendanger, les raisins nous plaisaient pas, je ne les trouvais pas en pleine forme, c’était une parcelle qui me posait beaucoup de questions, et au fur et à mesure qu’on s’approchait des vendanges plus je la visitais plus je le trouvais qu’elle devenait belle et je me disais qu’on allait pouvoir faire quelque chose d’intéressant. Et c’est vrai qu’au moment de la vendange et en vinification, moi je n’ai jamais eu l’occasion de vinifier des Gamay comme ça depuis que je suis au domaine, ça pétait le fruit, ça devrait être un pur jus de fruit, encore plus que d’habitude, donc voilà, des choses assez étonnantes sur ce millésime.