La relance de la ferme du Poiset

Bonjour, je suis Aurore. Je travaille à la ferme du Poiset depuis 6 ans. Je vais vous expliquer ce qui s’est passé et ce qui se passe sur la ferme. On avait arrêté toute l’activité volaille pour diverses raisons. On souhaite repartir sur de bonnes bases en poulets de chair et en pondeuses, partir sur de nouvelles races, des races rustiques avec de bons œufs. Et on aussi tout relancé pour mettre aux normes bio-sécurité avec tout ce que nous imposent la chambre d’agriculture et la DDT. Donc on fait des dalles de propreté dans les parcs à volailles, on a posé des volières pour tout ce qui était attaques de rapaces, très nombreuses au Poiset avec beaucoup de mortalité, beaucoup de prédations, et beaucoup de stress pour les volailles, ce qui n’est pas bon… On refait tout pour que les volailles soient au mieux dans les parcs. Et on va relancer tout ce qui est l’activité porcs avec la reproduction, l’engraissement… on a refait des parcs dans les bois, qui font 3 hectares rien que pour l’engraissement et du coup les cochons vont vraiment être au top. Et pareil, on a fait toutes les mises au normes bio-sécurité pour les cochons, voilà… Il y a des bâtiments qui se sont écroulés suite à des infiltrations d’eau. La maison d’habitation c’était un problème avec les fondations qui étaient sur de la glaise et du calcaire… Du coup, ce qu’on a pu garder c’est le magnifique escalier qu’il y avait au milieu… Le bâtiment qui se trouve sur le côté va être retapé avec un point de vente, un centre d’emballage des œufs. Tout va être remis à l ‘identique et retapé comme fait le domaine, à l’ancienne, avec de beaux matériaux et tout… Et la plupart des bâtiments devraient être remontés à l’identique, mais petit à petit… On a déjà refait les hangars pour avoir du stockage pour nous. Mais pour le reste, il faudra du temps, c’est un gros investissement donc ça ne se fera pas du jour au lendemain… Dans le changement, il y a le changement d’équipe aussi, pour un bon renouveau je travaille maintenant avec 2 ingénieurs agronomes qui sortent d’étude… Florent Rodot, je suis arrivé sur la ferme du Poiset en novembre 2020, avec Marc mon collègue. On est tous les deux tous jeunes sortis d’une école d’ingénieur en agronomie, on est tous les deux originaires de Saone et Loire, en Bresse, et on s’est lancé sur ce beau projet de la Ferme du Poiset pour essayer de relancer l’activité. On a trouvé ici une super structure avec des activités qui nous intéressent, l’élevage de volailles et de cochons et pleins d’autres projets à développer… La ferme est en bio depuis sa création. C’est un aspect qui m’intéresse vraiment, c’est comme ça que j’ai envie de travailler sur une exploitation : en bio et sans trop d’intrants… Côté élevage, le bien-être des animaux va être au cœur de nos préoccupations avec pour les volailles des grands parcours à disposition, des densités d’élevage qui sont très inférieures aux normes en vigueur, avec beaucoup de place par animal à la fois en bâtiment et sur le parcours… Pour les cochons, ils sont en plein air intégral avec juste des petites cabanes pour s’abriter en hivers quand les conditions ne sont pas très bonnes. Des conditions idéales pour les animaux et une fois que les cochons à l’engraissement seront sous leur forêt, là aussi ils seront vraiment dans des très bonnes conditions… Marc Jouvenceau, je suis nouvellement salarié à la ferme du Poiset dont je reprends la gestion avec Aurore et Florent. Je suis diplômé d’une école d’ingénieur en agronomie. J’ai travaillé pendant un an dans une coopérative et j’ai vite senti qu’il fallait que je me rapproche du terrain pour donner un peu plus de sens à ce que je faisais. Le conseil aux agriculteurs se limitant au conseil, on met rarement la main à la pâte et je sentais que j’avais besoin d’un métier où je sois plus dans la construction, dans le faire plutôt que dans le conseil. Donc je suis arrivé en novembre avec le projet de remonter la production à la ferme où il y avait déjà 2 truies gasconnes qui étaient en production avec leur suite. Les porcelets étaient vendus à 30kg… On a un peu changé la ligne directrice : on va sûrement monter à une dizaine de truies gasconnes avec une réflexion sur un croisement avec du Duroc pour apporter un peu plus de viande dans les carcasses, la race gasconne étant assez grasse est appréciée par ceux qui font de la charcuterie mais pour les gens qui cherchent un peu plus de viande on va en apporter avec la race Duroc… Et engraisser une partie des porcelets pour vendre en partie toujours des porcelets d’une trentaine de kgs pour faire à la broche, et l’autre partie de les garder ici et de les engraisser dans un parc qu’on a construit cet hiver, qui est sous une forêt de chênes qui appartient au domaine à l’arrière des parcs reproducteurs. L’objectif étant de vendre des animaux de 90 à 100 kgs carcasse avec la volonté que les clients puissent les transformer pour faire des jambons, des salaisons… Pour les volailles on a choisi de partir sur des races plutôt anciennes rustiques avec une chair plutôt ferme et du coup une durée d’élevage plus longue. On part sur des âges d’abattage de l’ordre de 120 jours à peu près, ce qui est plutôt long. Pour l’instant on va expérimenter différents types de races pour voir laquelle ou lesquelles fonctionnent le mieux dans les conditions de la ferme du Poiset. On est pour l’instant sur des Gauloises grises, des Faverolles, des Houdans, des choses comme ça qui sont disponibles dans les couvoirs du coin… Avec un objectif de 2500 volailles par an abattues qui seront de races anciennes rustiques, par exemple, la première commande de poussins qui va arriver début juin c’est des Gauloises grises, une race originaire, endémique de la Bresse… On connaît bien la gauloise blanche qui est la race utilisées par les éleveurs de l’AOC poulets de Bresse, et la Gauloise grise est une de ses cousines. L’objectif est de tester plusieurs races de volailles pour voir laquelle s’y prête le mieux et sur laquelle on aura les meilleurs retours au point de vue dégustation… Abattage à 16 semaines. Et des poules pondeuses, pour l’instant environ 250 pour commencer, donc là aussi on réfléchit sur la race, pluitôt une race emblématique, à priori la Marans qui a une production un peu plus faible que la poule rousse mais qui se distingue : ce sont des œufs marrons… Allez mémère ! Viens… Allez-viens ! Ne fais pas la difficile aujourd’hui… Il est où Lardon ? Coucou Lardon… Celle-là c’est une coche qui a 5 ans, qui n’avait jamais reproduit jusque là et dans le renouvellement on a mis toutes les coches à la reproduction avec un nouveau verrat qui a le doux nom de Vougeot !... Elle devrait faire des petits d’ici 15 jours 3 semaines… On a installé ces parcs, ces nourrisseurs de contention pour que s’il y a des soins vétérinaires se soit plus simple à faire pour le vétérinaire et pour les cochons qu’il y ait moins de stress… Lui, c’est le nouveau verrat : Vougeot… Vougeot, il est vraiment typé gascon : il a des grandes pattes, des grandes oreilles, il a toute la rusticité et la typicité du gascon. C’est vraiment un beau verrat… Et ils sont super doux, gentils, ils ne sont pas agressifs du tout… Celle-là elle est vraiment dominée, par rapport aux 2 autres. Quand on a fait venir ces deux-là dans son parc, elle s’est fait chassé de la bouffe par les autres. Du coup les réfectoires ça permet de mieux distribuer et que chaque animal ait bien sa ration… Là on arrive au parc d’engraissement. On a clôturé toute cette partie de forêt, 4 hectares de forêt, avec des fils électrique sur des piquets. L’idée c’est d’engraisser ici les mâles castrés puisqu’au niveau bio-sécurité on n’a pas le droit de mettre des animaux capables de se reproduire hors de la clôture bio-sécurité qu’on peut voir ici : un grillage avec des fils électrifiés de chaque côté pour pas qu’il y ait d’intrusion d’animaux extérieurs… Donc là on a une clôture plus simple qui ne permet que de mettre des animaux castrés qui ne peuvent pas se reproduire… On a 4 hectares de parcs, beaucoup d’arbres, des chênes, des hêtres, etc donc les cochons devraient être très heureux là-dessous, surtout à l’automne quand les glands sont tombés… On espère mettre à peu près une trentaine d’animaux, 30 à 40 animaux… Ils auront de la place pour s’amuser. Au delà de ça, c’est très diversifié. Peut-être qu’on va relancer le maraîchage. En ce moment on fait des tests. Et les cultures à continuer à cultiver pour nourrir les cochons et éventuellement à terme les volailles si on trouve une ration qui est adaptée… car elles ont un besoin de protéines plus important. Voilà pour les projet en cours et ensuite, on a une cinquantaine d’hectares de prairie autour de la ferme donc il y a eu plusieurs projets au cours des années précédentes qui n’ont pas abouti : les chèvres au départ, ensuite un projet de bovins allaitants de race Aubrac… Nous on réfléchit à faire pâturer toujours des bovins mais on ne sait pas encore si on veut faire de l’engraissement ou des naissances. Mais pour l’instant on n’a pas de bâtiment adapté pour l’hiver qui est assez rude ici pour des mères qui sont prêtes à vêler donc : en réflexion…