Yannick Champ présente les crus 2018

L’idée c’était de faire un petit point sur les 2018 qu’on vient de commencer à commercialiser depuis novembre 2020. Ça se fait dans un contexte un peu particulier avec cette crise sanitaire qui a eu comme impact majoritaire la fermeture des restaurant, ce qui rend la commercialisation assez compliquée dans le monde entier mais particulièrement en France. Malheureusement nos amis restaurateurs sont vraiment victimes de ça et du coup cela perturbe notre commercialisation en France. Le millésime 2018, pour mémoire c’était un millésime dit caniculaire, millésime très chaud, très sec, avec des gros orages. On a eu trois épisodes diluviens, avec trois grosses pluies de 60mm qui sont tombées en quelques minutes et 2 grêles sur la commune de Prémeaux-Prissey là où on a 6 hectares de Nuits-Saint-Georges 1er cru, le Clos des Corvées Monopole et le Clos des Argillières. On a eu une première grêle le 4 juillet depuis le nord, puis une deuxième grêle le 12 juillet depuis le sud, et les rangs étant plantés est-ouest on a été pris en ciseaux et on a été assez impactés. C’est un millésime qui se voulait généreux et qui a la répitation d’un millésime un peu pléthorique en Bourgogne. Nous, au domaine, ça n’a pas vraiment été le cas puisque sur les 6 hectares de Nuits-Saint-Georges 1er cru on a subit des pertes assez importantes auxquelles s’est ajoutée la sècheresse du millésime qui a séché les baies par évaporation et on s’est retrouvé avec très très peu de jus de disponible et des degrés alcooliques assez élevés, notamment sur les parcelles grêlées. Malgré tout, le style des vins du domaine, de par leur parcours cultural aussi bien dans les vignes que la vinification en vendange entière, apporte une belle fraicheur dans les vins malgré certains degrés alcooliques un peu élevé : on a quelques vins qui sont à 15° d’alcool naturel, mais on a une belle acidité. Ce sont des vins que je commence à regoûter avec les quelques importateurs, les quelques clients qui arrivent encore à se déplacer en Bourgogne. Là je les goûte depuis à peu près 2 semaines et c’est une belle redécouverte car je ne les avais pas goûtés depuis la mise en bouteille… C’est très joli ! C’est un millésime relativement facile à boire, à boire plutôt frais d’ailleurs, nous on les sort de cave à peu près à 14 ou 15° et c’est vrai que ça donne une belle fraicheur, l’acidité est bien marquée, et c’est intéressant. 2018, c’est également le premier millésime de notre nouvelle parcelle de Savigny-les-Beaune, « Dessus les Gollardes » le nom de ce climat : on est très content, la qualité est vraiment exceptionnelle. Ça méritera d’être affiné avec les millésimes suivants mais ce premier millésime me fait penser très fortement à la Côte de Nuits, je ne sais pas pourquoi, pas tellement à la Côte de Beaune… Autant nos Ladoix sont assez marqués Côte de Beaune, autant ce Savigny, peut-être lié au millésime ou à son sol très caillouteux je ne sais pas encore, est plutôt marqué Côte de Nuits, ce qui fait un vin très intéressant. Il a été produit en toute petite quantité, de l’ordre de 15 hectolitres/hectare donc c’est une vigne qui mérite un gros travail qu’on est en train de mettre en place et qui j’espère pourra à l’avenir produire un petit peu plus. Ce millésime a aussi été marqué par la non production des vins blanc, on a produit aucun vin blanc. On est en théorie producteur de 3 vins blancs depuis ce millésime là, sur le Savigny blanc, le Ladoix blanc et le Côteaux Bourguignons qu’on déclasse en Vin de France par notre procédé de macération sur chardonnay, mais sur notre itinéraire technique de vinification on n’a pas réussi, les vins n’ont pas pu se vinifier tels qu’on le souhaitait : trop gros degré d’alcool, des acidités trop basses sur les chardonnay, donc on a préféré distiller l’ensemble des vins blancs. Voilà. C’est un millésime où on a que du rouge, en petite quantité, on n’a pas fait de rosé non plus, et on n’a pas fait de pinoterie, on a fait une sorte de Pinoterie mais c’est un essai dont je vous parlerai un peu plus tard lorsqu’il sera éventuellement question de le commercialiser… C’est trop tôt pour en parler…