4- Une cuverie sur mesure

Henry Frédéric Roch crée le Domaine Prieuré Roch en 1988. Soucieux des traditions et des singularités pédologiques du terroir bourguignon, il développe et agrandit le domaine en appliquant scrupuleusement les méthodes ancestrales de conduite de la vigne, de vinification et d'élevage qui ont fait la gloire des vins de Bourgogne. Méthodes appelées aujourd'hui biologiques ou biodynamiques. Devenu co-gérant de la Romanée Conti suite au décès de son frère Charles, il partage sa conception viti-vinicole et sa passion des grands vins de plaisir avec Yannick Champ qu'il nomme co-gérant du Domaine Prieuré Roch.   La première cuverie était « calée » pour à peu près trois hectares. Comme je prévois toujours un peu large elle a tenu facilement jusqu’à quatre, cinq hectares. Donc quand le Clos des Corvées est rentré dans notre exploitation en nonante cinq ce n’était pas la même, on frisait les dix hectares. Donc c’était un petit peu serré sur soi, c’était compliqué : il fallait faire des zigzags avec le pressoir qui fait plus de trois mètres de long presque quatre, sur deux mètres et quelques de large, c’était assez compliqué de se promener autour des cuves. Le sol de notre cuverie de l’époque était en très mauvais état et on ressentait le besoin tous les soir, quand il fallait faire le nettoyage de la cuverie et qu’on mettait trois quatre heures pour nettoyer ça, on pensait qu’il fallait trouver d’autres solutions. Donc dès nonante-cinq on a réfléchi à un autre emplacement pour cuver. Alors il y a le problème du terrain, le problème de la situation géographique par rapport aux vignes en période de vendanges… donc c’est un projet qu’on a mûri pendant une grosse dizaine d’année, et quand on s’est fixés sur un terrain on a adapté toutes les idées qui traînaient depuis une dizaine d’année dans notre tête, on les a mises en places et on a fait ce bâtiment moderne qui se veut pratique, très simple, très sobre, avec des facilités, des petits conforts : l’eau glacée qui circule en boucle pour pouvoir brancher un drapeau pour refroidir une cuve, maîtriser la température, avoir une distribution de gaz carbonique pour pouvoir inerter les cuves sous gaz carbonique quand elles sont en période pré-fermentaires, tout ça ce sont des petits conforts qui sont très agréables. Maintenant on ne met plus qu’une heure à nettoyer la cuverie le soir, c’est aussi un luxe fantastique, à tel point qu’on peu même la nettoyer le midi entre deux périodes, avoir de la lumière pour voir clair dans l’ensemble de la cuverie… On diminue effectivement beaucoup de problèmes de fatigue inutile. C’est une boîte rectangulaire qui est très évolutive et c’est une bonne idée d’ailleurs parce que tous les ans c’est un peu différent, il faut s’adapter, remettre en question un nouveau plan de cuverie par rapport à l’année. On ne peut pas dire que tous les ans telle vigne va aller dans tel fût, alors il se peut qu’une vigne aille trois quatre années de suite dans une même cuve mais il ne faut pas que ce soit ancré profondément dans la tête parce que la cinquième année il faudra la mettre dans une plus petite ou une plus grosse, c’est pour ça que ce doit être toujours très souple.