Tout naturellement, lorsqu’Henry a créé le domaine en mille-neuf-cent-quatre-vingt-huit il s’est tourné vers la culture biologique. Alors c’est vrai qu’aujourd’hui en 2014 il est très tendance de cultiver en agriculture biologique, très tendance de manger biologique, de boire biologique, mais il y a vingt cinq ans en arrière, et notamment sur des terroirs de premiers crus et de grands crus en Bourgogne, c’était quelque chose d’assez novateur. Pourquoi il s’est tourné vers cette culture biologique, tout simplement pour le respect des sols, notre outil de travail, respect des hommes qui travaillent dans les vignes, c’est également notre force de travail, et respect du consommateur pour essayer de ne pas l’empoisonner finalement. Plus qu’un concept, la culture biologique est une philosophie : ce que l’on cherche c’est à stimuler les systèmes de défense naturelle de la vigne afin qu’elle soit capable de lutter seule contre les maladies. Evidemment on est obligés d’utiliser encore aujourd’hui des cuivres pour lutter contre le mildiou, des souffres pour lutter contre l’oïdium, mais ce que l’on refuse absolument c’est les produits chimiques de synthèse. Pour nous une campagne de traitement sur les années faciles, c’est à dire avec un climat très clément pour nous et une petite pression de maladie, on va tourner aux alentours de dix à douze de traitements. C’est vrai que les années difficiles on va être obligés de monter à quinze, seize traitements. Alors effectivement on a un bilan carbone plus élevé puisqu’on va passer beaucoup plus, mais là aussi il faut prendre des décisions et nous on préfère passer plus régulièrement mais avec des produits de contacts, c’est à dire qui ne vont pas pénétrer à l’intérieur du cép, que des produits chimiques utilisés qui eux vont pénétrer à l’intérieur de la plante, et dont on va trouver des résidus à l’intérieur des raisins.