Millésime 2016 : le film

Bonjour Un sécateur chacun.Un par main… Donc là on va attaquer. Le raisin est assez joli mais très rare cette année. Donc faire deux fois plus attention. Par contre c’est pas parce qu’il est plus beau qu’il faut moins trier… au contraire. Il n’y a pas de tri derrière ! Ça veut dire que là il faut vraiment que ce soit nickel dans les seaux. Rien du tout par terre et rien qui reste sur les pieds. Bien prendre le temps d’effeuiller, enlever tout ce qui est sec, le sec on en veut pas du tout. C’ qui est figué (mot qui vient de figue), qui est mou mais un peu aplati comme des raisins secs, ça on le garde, c’est concentré en sucre, en goût, en tout. Donc on garde le figue, on enlève le pourri et le bien sec… Il va falloir des porteurs aussi. Les porteurs qui vont être derrière les coupeurs : leur rôle c’est de regarder derrière qu’il n’y ait pas d’oubli… Ceux qui n’ont jamais vendangé, arrangez-vous pour vous mettre vers des gens qui ont déjà vendangé, il y a 70 ou 80% de gens qui connaissent, donc mettez-vous à côté d’eux et n’hésitez pas à demander. Il y a toute l’équipe du domaine qui est là aussi pour vous expliquer si vous ne savez pas… Laurent, il manque des porteurs ! Attends, deux secondes… Un deux trois quatre cinq. C’est bon ? Ensuite, Guy, tu es là, on décale à cinq : un deux trois quatre cinq… C’est bien concentré en sucre ! OK… Tu déverrouilles, tu lève jusqu’au cran, et tu tire, là !... Ne sois pas si… Regarde, il fait beau en plus ! On en profite. On est fin septembre, moi j’aime bien !... Tiens regarde chef, c’est l’entretien d’embauche ! C’est ton meilleur profil, ça va ! Sur le côté ?... Ha, pour la postérité ?... C’est joli !... Si tout était aussi beau, ça serait bien. On verra… Ici, pour le gel, on n’a pas été trop touché, les Hautes Maizières on est plutôt bien !... Si on avait la même chose à Prémeaux ce serait super, mais ce n’est pas le cas… Foufoune (mot argot affectueux qui veut dire chatte au sens de sexe féminin), demain tu es une star ! Ouais… 17 et demi, bientôt 18 au mois d’avril… Oh le petit jeunot !... Hé attends, le petit jeunot il peut te faire tourner ta tête, fais gaffe !... Oh le petit jeunot !! C’est pour ça qu’il l’on pas pris au Mas… Ouais mais au lieu de prendre des fainéants qui ne se lèvent pas le matin, ils n’ont qu’à prendre des bosseurs ! Fais un beau sourire à la caméra ! Oui oui… C’est le chef lui ici… Bientôt, bientôt, tu vas voir… Ç a fait partie de la vendange tout ça !... Ça c’est le pinot noir, et ça c’est le bleurot. Il y a un cépage qui s’appelle le bleurot… Et ça c’est du verjus, c’est du pas mûr !... Je vais le prendre en revenant… Les seaux, faut les mettre dans le bus… sans les empiler. Il y a des oublis, là dans ton rang ? Un petit peu ouais… Va le dire à ton coupeur s’il te plait… Une année compliquée… Une grosse pression de mildiou. Ce qui reste, c’est assez joli, mais avec une petite récolte... dans les blanc… et dans les rouges c’est encore plus petit. Car le pinot noir est plus sensible que le chardonnay au mildiou. Malheureusement cette année le printemps nous a fait défaut… comme à tous les vignerons de la Côte de Nuits… Sur des terroirs plus humides comme ici, on le voit plus que sur des Crus comme les Maizières qui sont plus drainant… Déjà qu’il n’y en a pas beaucoup, alors si tu en oublie… On va fumer une clope hein ? Tu veux un clope ?... Tiens, vous avez fini les rangs là-bas ?... Claude ! Tu me renvoies des coupeurs quand ils ont fini là-bas... On est enregistré là… On est filmé ? Bon OK ! Santé ! Santé ! Santé les amis ! A chaque fois que Yaya demande une photo à Steven, il lui envoie aussitôt. Et Antonio se moque de lui car ça fait lêche-cul ! Alors que si c’est Antonio qui demande, il met trois ou quatre jours et Antonio s’impatiente… Un jour avec Steven on l’a bombardé de photos sans aucun intérêt comme la boîte de mouchoirs ou un verre… Là on est sur la parcelle du Clos des Corvées. Malheureusement, une équipe pour ramasser à peine un quart de la récolte qu’il devrait y avoir, c’est pas évident. Le gel a fait des siennes et on peut aller contre la nature… mais on va tâcher de sortir le meilleur produit du peu qu’il nous reste… Ce matin, on se retrouve au Clos de Bèze. On aime bien vendanger cette parcelle le matin de bonne heure pour rentrer des raisins à des très bonnes températures… Le Clos de Bèze est un des fleurons de la Côte de Nuits et on a la chance d’en exploiter un hectare. Cette année on a eu à peu près 50% de pertes liées au gel sur la parcelle et on peut voir là des ceps qui ont un petit peu de récolte… Ce qui est intéressant c’est que ce sont de tout petits raisins, qu’on appelle du raisin « millerand » ce qui donne une qualité exceptionnelle… On a des très beaux degré et des belles acidités, et la qualité du 2016 semble, pour le moment car nous ne sommes qu’aux vendanges, assez exceptionnelle ! Ça s’est fait au détriment de la quantité… une fois de plus en Bourgogne. Nous sommes le samedi 15 octobre et nous allons décuver notre dernière cuve, la cuve du Clos Goillotte. Le Clos Goillotte a été une des rares parcelles à ne pas avoir été touché par le gel donc on a une récolte quasi normale… Les vinifications ont été assez rapides cette année puisqu’on a commencé les vendanges le 24 septembre, ce qui fait trois semaines pour l’ensemble des vinifications… ce qui s’explique par des petites cuves, des petites quantités, rapides à cueillir et rapides à vinifier… Ça c’est la première chose qu’on fait chaque jour pendant les vinifications, pour chaque cuve. On vérifie l’activité des levures par rapport au taux de sucre. On a le jus qui est riche en sucre et les levures qui sont susceptibles de manger le sucre pour produire de l’alcool. Donc chaque jour, matin, midi et soir, on vérifie l’activité des levures. Cette année on avait une équipe de choc en cuverie. On était cinq ce qui pour le peu de quantité de raisin est presque ridicule, mais c’était une vraie équipe internationale avec Antonio d’origine italienne, Kristof de Pologne, notre ami Steven d’Australie qui était là en observateur, et Christelle Roch, la fille aînée d’Henry qui est venue de Suisse. 2016 est un millésime très international ! Traduction de l’anglais (Steven) : La production est très faible. Aucun propriétaire de domaine n’aime dire ça… on aime tous produire du bon fruit et beaucoup de bouteilles de vin, alors quand on voit des cuves vides dans la Cuverie, cela peut être déprimant… On aurait pu espérer au niveau du pressurage avoir une bonne surprise, que les jus soient un peu plus important en quantité, mais malheureusement ça a été l’inverse : on a eu beaucoup de mal à extraire des jus. J’ai été très attentif sur les fins de pressoir pour ne pas trop presser et extraire des matières végétales, on a pressé de manière très légère comme d’habitude et du coup on a eu très peu de jus. Là on entonne le Clos Vougeot. Heureusement c’est une des vignes qui s’en sort le mieux. On a quasiment le même rendement que l’an dernier. Donc on est content… On aurait voulu avoir ça partout… Six fûts alignés plus un à mettre au dessus, ça va faire deux queues… (texte de remerciement)